Bonjour,
pour information une pétition en faveur de nos haies pour l’avenir afin de préserver le patrimoine des chemins et des circuits de randonnées et de leur qualité.
Attention : date limite pour signer la pétition aujourd’hui vendredi 20 mai.
n’hésitez pas à transmettre dans vos réseaux.
bonne journée
Nelly, responsable de secteur AACIV
Bonjour à toutes et tous,
En politique agricole comme ailleurs, le diable est dans les détails. Après avoir appelé de ses vœux une « PAC de la haie », l’exécutif s’apprête à valider un choix technique qui annule toute ambition agroécologique sur le sujet. Concrètement, il y a bien une mesure haie dans le premier pilier de la PAC, mais les seuils d’équivalence retenus font que les zones de plaine dépourvues de haies (Beauce, Limagne, etc.) auront droit aux aides bocagères. Une telle décision conduirait, une fois de plus, à ne pas transformer l’agriculture, mais à renommer des instruments d’action publique qui, avant même leur mise en œuvre, sont déjà paramétrés de telle sorte qu’ils se condamnent à ne pas avoir de prise sur le monde. L’écologisation promise a certes les mains pures, mais elle n’a pas de mains.
Au passage, c’est le tout le travail de concertation engagé depuis des années qui serait effacé. Association nationale, l’Afac-Agroforesteries réunit des conseillers agricoles qui travaillent tous les jours avec les agriculteurs au sein des Chambres d’agriculture, des associations environnementales, des fédérations de chasseurs, des collectivités, des Parcs Naturels et de biens d’autres structures encore. Ayant consacré ma thèse à la protection des haies dans la PAC, je mesure le défi de construire un plaidoyer politique et technique avec tous ces acteurs qui, vus de loin, auraient plus de points de différends que de points de convergence. C’est pourtant ce que l’Afac-Agroforesteries parvient à faire avec constance et rigueur mais, malgré cette alliance technique, sociale et politique adaptée aux enjeux agroenvironnementaux de notre temps, l’exécutif répond par la négative.
Le diable est dans les détails et ces détails se négocient dans l’urgence. Ce grand retour en arrière a été annoncé au dernier moment et la réunion qui scellera le sujet pour toute la durée de la prochaine PAC aura lieu ce vendredi 20 mai. Il est encore possible de peser dans le sens des préconisations d’une agroécologie de terrain qui ne peut plus se permettre d’être ajournée. Vous trouverez ci-dessous le mail de l’Afac-Agroforesteries et le lien pour participer à cette mobilisation en ligne. N’hésitez pas à le transmettre à vos réseaux.
On se demande parfois comment les scientifiques pourraient faire pour que les politiques, et les citoyens qu’ils représentent, fassent des choix écologiques qui soient raccords avec ce que l’on sait. Souvent, les questions de la communication et de la vulgarisation sont mises en avant. Elles sont importantes, mais insuffisantes. En sociologie de l’action publique environnementale, on sait depuis longtemps que la force d’une mesure politique se joue dans le paramétrage de ses outils. Tout ce qui est fait en amont (conférences sur l’importance du bocage, recherches sur l’écologie du paysage, appels chiffrés à la décarbonation, projets de recherche interdisciplinaires pour identifier les blocages, etc.) n’a aucun impact si nous relâchons notre attention au moment crucial de l’outillage des décisions politiques. Les instruments techniques (seuils administratifs, logiciels de gestion et de contrôle, etc.) sont éminemment politiques.
Pour rappel, une haie est un brise-vent apprécié du bétail, un réservoir de biodiversités animale et végétale, un frein ligneux à l’érosion, un filtre racinaire dépolluant l’eau, une stockeuse hors pair de carbone, une star des paysages hexagonaux, une source d’énergie locale et renouvelable… Pas mal pour un monosyllabe !
Bien cordialement,
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