Nombreux sont les cavaliers qui n’accordent pas une réelle importance à l’immobilité de leur cheval lorsqu’ils se mettent en selle. Or, quiconque se soucie du confort de sa monture, sait que le cheval qui reste immobile permet à son cavalier de se hisser doucement en selle, si besoin à l’aide d’un montoir (souche, talus, plot…), pour préserver ainsi son dos, si fragile. D’autre part, un cavalier randonneur partant avec fontes et sacoches pour un long périple appréciera également un cheval immobile, qui lui permettra de se mettre en place sereinement au creux de sa bagagerie. Et le cavalier qui souhaite découvrir le TREC aura à s’assurer que son cheval soit parfaitement rodé à cet exercice, et accepte, sans bouger un seul pied, que son cavalier se mette en selle, à gauche ou à droite.
Votre cheval bouge au montoir : vous pouvez commencer par vous demander pourquoi : A-t-il mal au dos ? Fuit-il le contact de la main ? Manque-t-il de respect ? Personnellement, je cherche avant tout à réunir plusieurs éléments de confort pour le cheval, qui permettent d’éliminer directement les deux premières causes sus-citées (à savoir que si un cheval a réellement mal au dos, je ne lui demanderai pas de me porter !). Je m’assure que la selle est correctement positionnée et sanglée, en la secouant assez vigoureusement sur le dos du cheval, en mettant du poids sur un étrier : le cheval doit rester stoïque, lorsqu’il a compris qu’il n’y a aucune menace. Je laisse toujours les rênes détendues, idéalement posées sur l’encolure (si c’est un jeune cheval, je passe les rênes dans ma main par sécurité, mais je ne cherche pas le contact). Je lui parle beaucoup, pour le rassurer ou lui poser les limites (un « non ! » ferme est toujours bien compris !). Puis je mets un pied à l’étrier et me mets en selle doucement, en maintenant le contact vocal, toujours rênes longues. Lorsque mes deux étriers sont chaussés, je prends progressivement les rênes et caresse, toujours à l’arrêt, avant de demander le pas. Si le cheval bouge après que j’aie chaussé le premier étrier, je redescends. Quitte à répéter 10, 15 fois de suite l’exercice (généralement, 3 à 4 fois suffisent !)
Si votre cheval semble ne pas vous respecter, et persiste à prendre le départ avant que vous ne l’ayez demandé, vous pouvez tendre la rêne intérieure (en laissant la rêne extérieure détendue) ; ainsi votre cheval sera contraint de tourner sur lui-même… il devra se lasser avant vous ! Vous pouvez également essayer de monter par la droite : cela suppose de ne pas se tromper de pied d’appel (vous vous retrouveriez à l’envers sur la selle !!!), mais vous constaterez qu’il est plus facile d’apprendre les bonnes manières à un cheval en l’abordant de façon inhabituelle !
Pensez également à jouer sur votre posture : certains chevaux peuvent mal interpréter le fait que vous vous présentiez face à eux pour mettre le pied à l’étrier, et vont être tentés de reculer. Tournez-vous alors dans le sens de la marche. Dans tous les cas il est fondamental d’instaurer un climat de confiance, en relâchant les rênes lorsqu’elles ne sont d’aucune utilité… si vous estimez avoir besoin de vous accrocher aux rênes pour monter en selle, c’est que vous avez besoin de travailler votre souplesse ! Vous pouvez prendre la crinière et le troussequin, au besoin, rallonger un étrier, ou si possible utiliser un montoir mais, de grâce, ne touchez pas à la bouche de votre cheval !
N’hésitez pas à demander l’aide d’un ami pour vous assister lorsque vous commencerez à travailler sérieusement cet exercice : celui-ci pourra se placer face au cheval, ou faire contre-poids sur l’autre étrier, pour vous aider à réussir la première phase de cet exercice… que vous pourrez ensuite réaliser seul ! Enfin, profitez de vos balades pour reproduire l’exercice en toutes circonstances (pour ramasser des châtaignes ou un champignon, c’est la saison !), et soyez à chaque fois aussi exigeant : vous aurez l’impression d’y passer beaucoup de temps au début, mais quel gain de confort et de sérénité ensuite !