L’augmentation des températures et le retour des beaux jours entrainent nécessairement l’augmentation de la circulation de pathogènes, notamment respiratoires. On compte entre autres, la grippe équine (virus Influenza équin), les herpèsvirose (type 1 et 4 notamment) et la gourme (Streptococcus equi subs equi). D’autres infections comme celles aux rhinovirus (type A ou B) et l’adénovirus font également partis des pathologies respiratoires mais sont moins virulentes.
Ses pathologies se traduisent principalement par une hyperthermie, de la toux et des jetages (écoulement nasal) séreux d’abord (translucide) pouvant devenir mucopurulent, voire purulent. Selon l’infection virale ou bactérienne contractée, d’autres symptômes peuvent être rencontrés comme l’abattement ou l’anorexie.
Facteurs de transmission
Au-delà du contact direct entre un cheval malade et un cheval sain, la transmission de virus ou de bactérie peut se faire de façon indirecte. Aussi, un espace cloisonné et peu aéré (écurie ou véhicule de transport par exemple) augmente indéniablement les risques de circulation d’agents pathogènes. De la même façon, la transmission via du matériel, des équipements ou des espaces infectés représente un facteur de risque non négligeable. Enfin, les rassemblements d’équidés et manifestations sportives sont aussi des facteurs de risques puisque des équidés de différentes provenances, ayant potentiellement des conditions sanitaires différentes d’un établissement à l’autre, sont mis en contact direct ou indirect les uns avec les autres.
Mesures de prévention
La vaccination contre les agents pathogènes doit être la première mesure de prévention et toute vaccination doit être inscrite sur les documents d’accompagnement de l’équidé. Pour rappel, la seule vaccination obligatoire est celle contre la grippe lors de manifestations et de rassemblements d’équidés. La vaccination contre les virus de l’herpèsviroses est fortement recommandée et peut être exigée lors de certaines manifestations ou rassemblements, à l’appréciation de l’organisateur et notamment lors d’épizooties. La vaccination contre le tétanos n’est pas obligatoire mais primordiale puisque la pathologie peut être fatale. Cette vaccination est souvent couplée avec celle contre le virus de la grippe. De même, le vaccin contre la gourme n’est pas obligatoire mais fortement recommandée.
Afin de limiter la circulation de virus, l’arrivée de nouveau chevaux dans une structure, de même que le retour après un rassemblement d’équidés, doit faire l’objet, dans la mesure du possible, d’un protocole sanitaire avec si possible une période de quarantaine (d’au moins 7 jours), un suivi de la température rectale journalier et une vérification du carnet de vaccination.
Il est recommandé également de désinfecter régulièrement le matériel et les installations entre chaque utilisation (changement de boxe ou utilisation du véhicule de transport par exemple). Enfin, à la moindre suspicion d’infection, il est primordial d’appeler un vétérinaire afin qu’il effectue des tests à partir de prélèvements.
Enfin, il est recommandé d’effectuer un suivi régulier de la température rectale des chevaux (thermomètre désinfecté entre chaque utilisation), notamment lors de situation à risque mais pas seulement, et d’isoler immédiatement un cheval qui présenterait une « simple » hyperthermie. En effet, une hyperthermie, soit une élévation de la température corporelle au-dessus des variations normales, traduit couramment une infection, une maladie inflammatoire ou d’autres pathologies. Pour rappel, la température rectale du cheval au repos est comprise entre 37.2°C et 37.8°C et une température anormale doit immédiatement alerter.
Obligations et déclarations
L’article L228-3 du Code rural prévoit que « Le fait de faire naître ou de contribuer volontairement à répandre une épizootie […] est puni d’un emprisonnement de cinq ans et d’une amende de 75 000 €. La tentative est punie comme le délit consommé. Le fait, par inobservation des règlements, de faire naître ou de contribuer à répandre involontairement une épizootie […] est puni d’une amende de 15 000 € et d’un emprisonnement de deux ans. S’il s’agit de la fièvre aphteuse, la peine d’amende encourue en vertu du premier alinéa est de 150 000 € et celle encourue en vertu du deuxième alinéa est de 30 000 €. »
Il est donc primordial de mettre en application des mesures préventives de circulation des virus, d’autant plus en contexte d’épidémie.
Egalement, certaines pathologies, notamment respiratoires citées précédemment doivent faire l’objet, avec l’accord du propriétaire, de déclaration par le vétérinaire sentinelle auprès du Réseau d’Epidémio-Surveillance en Pathologie Equine (RESPE).
Ces déclarations permettent une cartographie des cas recensés et donne ainsi une information des régions plus ou moins à risque lors d’épizootie. Elles restent anonymes et permettent aux acteurs de la filière ainsi qu’au propriétaire et dirigeants d’établissement d’être alerter et de renforcer leurs mesures sanitaires.
Enfin, nous vous rappelons que tout détenteur d’un équidé est soumis à la tenue d’un registre d’élevage qui a comme double objectif de localiser les équidés présents sur l’exploitation et connaître leurs mouvements afin de prendre les mesures nécessaires en cas d’épidémie, ainsi que, d’assurer le suivi de la santé de ces équidés.
Le contenu de ce registre est réglementé, il recense des données sanitaires, zootechniques et vétérinaires.
Extrait la lettre ressources de la FFE n °170